Mandalay et les Capitales Royales

Mandalay et les Capitales Royales

Après Hsipaw, j’ai passé 3 jours à Mandalay, en plein coeur du pays, géographiquement parlant. En elle-même la ville ne m’a pas vraiment fasciné, il y a bien quelques pagodes et monastères intéressants, mais ce qui m’a plu est à l’extérieur, les capitales royales et la campagne autour.

Ma première journée à Mandalay est plutôt tranquille, Marine (une Française rencontrée en Thaïlande) doit me rejoindre le lendemain et nous visiterons ensemble la ville. J’en profite donc pour planifier mes 2 derniers mois de voyage, acheter les billets d’avion, réserver les dernières auberges au Japon (ce sera la pleine saison, je n’ai donc pas le choix de tout réserver bien à l’avance)…

Mandalay

Mais je sors quand même dans l’après-midi pour aller visiter la pagode Mahamuni et le palais royal, qui est en faite une reconstruction, le palais ayant été détruit lors de la Seconde Guerre mondiale.

La pagode Mahamuni est l’un des lieux de culte les plus vénérés de Birmanie, la pagode a brulé et a été reconstruite au XXe siècle, mais ce qui attire les visiteurs c’est la statue de Bouddha assis de 4m recouverte de feuilles d’or, la couche atteindrait 15 cm d’épaisseur. La statue aurait environ 2500 ans et selon la légende, Bouddha lui-même aurait posé pour celle-ci. Les femmes ne peuvent pas accéder à la plateforme ni déposer des feuilles d’or.

Le palais est surtout impressionnant par ses dimensions, enclavé au milieu d’une muraille de 2km2, elle-même entourée de douves de 75m de large. Il n’est malheureusement pas possible de visiter tout le site, occupé par les militaires, seule la partie centrale où le palais a été en partie reconstruit est visible. C’est agréable de s’y promener, mais finalement pas des plus intéressants.

Mingun

Le lendemain, Marine me rejoint à l’embarcadère pour aller à Mingun, il faut 1h de bateau sur l’Irrawaddy pour rejoindre le village de Mingun au nord-ouest de Mandalay. Le village est réputé pour sa pagode inachevée, commencée en 1790, la construction s’arrêta en 1819 à la mort du roi Bodowpaya. Cela aurait été le plus grand stûpa du monde, 153m de haut pour abriter la dent de Bouddha offerte par les Chinois, aujourd’hui le stûpa est considéré aussi comme le plus gros tas de briques du monde!!!

À Mingun, on trouve également la deuxième plus grande cloche du monde, elle mesure 4m de haut et son diamètre à la base est de 5m.

Enfin, il y a la pagode Hsinbyume, construite en 1816 à la mémoire de la femme du roi, c’est une pagode blanchie à la chaux avec 7 terrasses, rappelant le mont Méru, montagne sacrée dans la religion bouddhiste. De là-haut, on a une belle vue sur les environs.

Puis vers 12h30, nous reprenons le bateau pour retourner à Mandalay, l’après-midi sera consacré à la ville.

Mandalay

Arrivée à Mandalay, nous prenons un déjeuner sur les rives de la rivière, ça ne nous laissera pas un souvenir impérissable, ma viande est vraiment trop cuite et ça baigne dans l’huile.

Puis direction le nord-est de la ville, au pied de la colline, là où se trouve la plupart des sites intéressant de Mandalay. Notre premier arrêt est pour le monastère Shwe Nandaw, un monastère tout en teck sculpté. C’était à l’origine la résidence du Roi Mindon dans l’enceinte du palais royal, à sa mort son fils et successeur le fit démonter et transporter à son emplacement actuel. Même si maintenant c’est un monastère, il reste le seul bâtiment rescapé du palais royal. On y trouve de superbes sculptures, sur le toit ou les portes, il y a même une sculpture ressemblant fortement à un ange.

Juste à côté, on trouve un autre monastère Atumashi Kyaung, il était l’un des plus prestigieux de Birmanie, mais il a brulé en 1890. Il a été reconstruit au XXe siècle dans un style très moderne.

Pas très loin, on trouve la pagode Kuthodaw, réputé pour être « le plus grand livre du monde ». On peut y voir 729 stèles sous des stûpas blancs sur lesquels le canon bouddhique a été inscrit. D’après les calculs savants du routard, il faudrait à raison de 8h par jour, 450 jours pour lire l’intégralité du « livre ». Vous vous doutez bien que je n’ai rien lu.

Juste à côté, on trouve la Pagode Sandamuni et cette fois sur les stèles (1774) on trouve les commentaires du canon bouddhique.

Et voilà, la deuxième journée se termine, je ne suis pas allée sur Mandalay Hill, d’abord il faisait gris donc pas de vue sur le coucher de soleil et en plus je n’avais pas le courage, la journée était déjà bien remplie.

Pour cette troisième et dernière journée à Mandalay, direction le sud pour aller visiter trois anciennes capitales royales. Ce sera en taxi qui nous véhiculera toute la journée.

Sagaing

C’est la plus ancienne des trois capitales royales que nous avons visitées ce jour-là. Elle date de 1315, perché sur des collines on a une vue superbe sur une multitude de pagodes, monastères, stûpas… Elle a grand rôle spirituel, on peut y voire de nombreux bonzes et nonnes.

Nous commençons notre visite par la pagode U Ponya, datant de 1312 elle est sur la plus haute colline, le panorama sur la rivière et la vallée est plutôt pas mal!!!

Puis nous redescendons un peu, pour  visiter une autre pagode, une série d’escaliers nous mène au sommet de la pagode U-Min Thonze, on y trouve un bâtiment en forme de croissant avec 45 statues de Bouddha. Ici, on est l’attraction touristique, de nombreuses nonnes souhaitent une photo avec nous, ça fait toujours du bien à l’égo.

Inwa (ou Ava)

Nous reprenons la route, direction Inwa. Elle a été capitale du royaume birman pendant 4 siècles (en cumulées). Malheureusement, il ne reste plus grand-chose du faste de cette capitale, le palais a presque entièrement été démonté et maintenant Inwa est redevenu une paisible communauté de villages.

Nous arrivons en bateau, c’est le plus simple, pour arriver par le pont, il faut faire un détour. De là, on peut soit visiter à pied, mais c’est un peu long ou bien louer les services d’une calèche, c’est ultra touristique, mais ça nous plait bien et en plus je n’avais encore jamais pris ce moyen de transport cette année.

Premier petit arrêt la pagode Daw Gyan, des ruines d’une ancienne pagode qui remontent au temps où Inwa fut pour la première fois capitale.

Puis, nous arrivons au monastère de Bagaya, au milieu des rizières, une structure construite sur 267 colonnes de teck, en bois noir et patiné avec du brai de pétrole. À l’intérieur, une majestueuse salle de prière, au fond un moine donne des cours.

Non loin, on trouve les ruines d’une autre pagode, Yadana Hsemee.

Puis nous empruntons des petits chemins, ça bouge beaucoup et nous rejoignons la tour du palais, l’un des seuls bâtiments qu’il reste du palais détruit par un tremblement de terre en 1838, c’est d’ailleurs pour ça que la tour penche.

Enfin, dernier arrêt à Inwa, le monastère Maha Aung Mye Bon Zan, construit en 1822 il est l’un des rares monuments encore présents, le fait qu’il soit en dur l’a protéger (démontage et séisme).  Puis nous regagnons l’autre rive, c’est ici que nous déjeunons, un repas typiquement Birman, mais je ne m’y fais pas, c’est bien trop gras et ça n’a pas vraiment de goût.

Amarapura

Construite en 1782, Amarapura est la plus jeune des capitales royales visités ce jour-là, elle ne fut pas capitale très longtemps, mais pourtant elle recèle de trésor.

Le premier arrêt est pour un atelier de tissage de longyi, c’est assez impressionnant cette dextérité dans la confection des différents motifs.

Puis, nous arrivons dans la ville, notre première destination est le monastère Mahagandhayon juste à côté du pont, il est réputé pour son ambiance propice à la méditation.

Juste à côté se trouve un stûpa étonnant, le Pahtodawgyi en forme de cloche, datant de 1820.

Puis nous empruntons le pont d’U Bein, un pont en teck de 1200m, le plus long du monde construit en 1849 pour traverser le lac Taungthaman. Il a été construit avec le bois du palais d’Inwa et il repose sur 1060 piliers. C’est un agréable moment que de traverser ce pont, entre les moines qui vont d’un monastère à un autre, les locaux qui travaillent dans les champs, les familles qui se baladent, les touristes qui visitent…

De l’autre côté, il y a un village, encore des pagodes, comme la pagode Kyauktawgyi avec ses fresques et ses Bouddhas.

Puis il est temps de revenir, le soleil commence à descendre, malgré le temps un peu couvert la lumière est belle, ça donne un côté magique à ce pont, il y a du monde, des touristes profitent du spectacle, il y a même un couple qui fait ses photos de mariage. C’est une bonne façon de conclure ces 3 jours du côté de Mandalay.

Le lendemain, je pars pour Monywa.

​Pour plus de photos, c’est ici.

Merci encore une fois à Marine du blog Ma chouette aventure pour ses photos

Infos pratiques :

  • Pour se déplacer dans Mandalay, on peut louer un vélo ou utiliser les motos-taxis, ça m’a couté entre 1000 et 3000 kyats la course.
  • Pass pour les édifices de Mandalay, Inwa et Amarapura : 10 000 kyats
  • Bateau pour Mingun : 5000 Kyats
  • Entrée à Mingun : 5000 kyats, apparemment c’est aussi le pass pour Sagaing, mais on ne me l’a jamais demandé
  • Taxi à la journée pour visiter Sagaing, Inwa et Amarapura : 40 000 Kyats que l’on a divisé par 2
Premier pas en Birmanie : Hsipaw

Premier pas en Birmanie : Hsipaw

Petit retour en arrière, il y a un mois je débarquais en Birmanie à Mandalay après un vol depuis Chiang Mai en Thaïlande. La première chose qui frappe en Birmanie, c’est la conduite, d’abord on conduit à droite, ça fait un bout de temps que je ne me suis pas retrouvé dans un pays avec conduite à droite, mais ce qui est différent c’est que la plupart des voitures on aussi le volant à droite, les voitures sont pour la plupart des occasions venant du Japon, ce qui rend la conduite très peu pratique, il faut un copilote pour doubler par exemple.

J’arrive en soirée à Mandalay, je n’y passe qu’une nuit et le lendemain, je prends un bus pour Hsipaw (à prononcer Tsibo), par contre il n’y a plus de place dans celui du matin je dois donc prendre celui de l’après- midi.

Je rejoins le local de la compagnie de bus vers 13h et vers 13h30, nous embarquons à l’arrière d’un camion pour environ 10 minutes afin de rejoindre la station de bus. De là, je pars pour environ 6h de trajet dans un bus avec que des locaux et qui sert à moitié de transport de marchandises. Le trajet est intéressant, les Birmans aiment le karaoké et les soap opéra, j’ai même eu l’impression de voir des films de Bollywood, ça change des productions américaines. Par contre, après plusieurs heures, je n’en pouvais plus de la musique, surtout que le son était assez élevé. J’arrive en cours de soirée à Hsipaw et je rejoins mon hôtel (Mr Charles guesthouse).

Il est malheureusement trop tard pour me renseigner sur un trek, il faudra attendre le lendemain. Je passe la soirée sur la terrasse du restaurant avec deux Suisses-Allemands et deux Français qui reviennent d’un trek.

Le lendemain, je me lève suffisamment tôt pour essayer de trouver un départ pour le matin même, malheureusement il n’y en a pas, je n’ai pas de chance je ne ferai donc pas de trek sur plusieurs jours. Il y a par contre quelques balades à faire dans les environs qui ne nécessitent pas de guide, c’est ce que je ferai.

Je me suis donc rendu vers les chutes, en traversant la campagne birmane, une balade de quelques heures assez facile, qui m’a fait traverser la campagne birmane, je suis également passé près d’une fabrique de noodle. La chute est assez jolie et il y a un bassin dans lequel on peut se baigner, ce qui est fort agréable étant donné la chaleur.

Je me suis donc rendu vers les chutes, en traversant la campagne birmane, une balade de quelques heures assez facile, qui m’a fait traverser la campagne birmane, je suis également passé près d’une fabrique de noodle. La chute est assez jolie et il y a un bassin dans lequel on peut se baigner, ce qui est fort agréable étant donné la chaleur.

Je rentre en milieu d’après-midi et profite de la terrasse de l’hôtel pour le reste de l’après-midi, je croise de nouveau les Suisses-Allemands, avant qu’ils ne prennent le bus.

Le deuxième jour sera tranquille, je me balade dans la ville, le marché, les bords de la rivière. C’est une ville plutôt calme. Les gens sont souriants, c’est très agréable. Mon premier aperçu de la Birmanie m’enchante.

En fin de journée, je suis allée en Tuk tuk à Paya Teing Daug, une petite pagode au sommet d’une colline qui offre une belle vue au coucher de soleil, sur la rivière, la ville et les montagnes. Ce soir, ce n’est pas exceptionnel, il y a beaucoup de nuages à l’horizon, mais c’est tout de même sympa.

Il est temps de rejoindre Mandalay, ça sera en train cette fois, enfin en partie. Je prends le train jusqu’à Pyin Oo Lwin, les 68km qui séparent Pyin Oo Lwin et Mandalay mettent environ 5h, il vaut mieux continuer en bus ou taxi.

Le train part à 9h40, il n’est pas possible de réserver, les tickets sont en vente 1h avant. Ils sont faits à la main, c’est donc un peu long. Il y a 2 classes, la classe ordinaire avec des bancs en bois et la première avec des sièges plutôt confortables, c’est celle que je choisis avec un siège sur la droite, c’est, parait-il, de ce côté que la vue est la plus belle.

La première partie du voyage se passe dans la campagne, nous voyons des locaux dans leurs champs, passons quelques villages, des rizières, des pagodes… Les enfants courent le long du train, nous font signe, on a l’impression que c’est l’attraction quand le train passe. À chaque arrêt ou même ralentissement, possibilité de se ravitailler, fruits, brochettes, boissons…

Le voyage est assez mouvementé, ça bouge beaucoup, certains passagers ont même reçu quelques sacs sur la tête.

Puis vers 13h30, la gorge commence à se dessiner, ça serpente à flanc de canyon et finalement le viaduc apparait. Nous traversons alors la gorge sur le viaduc Gokteik, construite en 1901, il était alors le plus grand du monde avec ses 689m de long. Nous empruntons ce monstre d’acier, digne de Gustave Eiffel. Il ne faut pas avoir le vertige, nous sommes à plus de 100m au-dessus de la jungle et la traversée à petite vitesse prend bien 4-5 minutes.

Et nous voilà repartis à travers la campagne afin de rejoindre Pyin Oo Lwin vers 16h30, de là avec d’autres touristes nous trouvons un taxi qui nous amène à Mandalay en deux petites heures, c’est quand même long, mais tellement moins que les 5h en train.

Pour plus de photos, c’est ici.

Infos pratiques :

    • Bus Mandalay-Hsipaw : 5000 Kyat (3,70€)
    • Hotel à Hsipaw : Mr Charles Guesthouse 12€ pour une chambre double avec salle de bain commune
    • Train Hsipaw-Pyin Oo Lwin : 3750 Kyat (2,75€) en upper class
    • Taxi à partager Pyin Oo Lwin-Mandalay : 5000 Kyat (3,70€) par personne

Pour l’article suivant, on se retrouve à Mandalay.

  •  
En navigant sur le lac Inle

En navigant sur le lac Inle

Dans le dernier billet, je vous ai laissé à mon arrivée à Nyaung Shwe, au nord du lac Inle après 3 jours de trek. Cet article sera donc consacré à mes 2 jours passés autour du lac.

Bien sûr après 3 jours de marche, on est un peu fatigué, la première journée est donc assez tranquille, une petite grasse mat, enfin pas si grande, le petit déjeuner se termine à 9h, donc je dois me lever à 8h30. Puis je m’occupe de ma lessive, et oui quand on voyage longtemps il faut prendre un peu de temps pour s’occuper de toutes ces petites choses !!!

Enfin vers 11h, nous décidons avec Marine de partir un peu explorer les environs, ça sera à vélo, il y a un monastère que nous voulons voir, mais il est à 3km de l’hôtel et on n’a pas vraiment envie de marcher pour y aller.

Nous récupérons donc notre vélo et nous voilà parti à travers les abords de Nyaung Shwe, notre premier arrêt sera donc pour le marché, une agréable balade entre les produits pour touristes et les produits locaux.

Puis nous prenons la direction du monastère Shwe Yan Pyay, au nord de la ville, nous longeons un bassin puis nous arrivons devant ce monastère en bois datant de 1907, le monastère est assez jolie quoique nous en avons vu de plus beaux, mais sa particularité se sont ses fenêtres ovales et surtout son déambulatoire dans lequel se trouve des niches avec des centaines de petits bouddhas, nombreux d’entre eux ont d’ailleurs été payé par des occidentaux.

Après cette visite, nous retournons vers la ville, nous faisons quelques emplettes et nous retournons à l’hôtel pour nous reposer. En fin de journée, nous prenons la direction du sud-est, toujours en vélo pour aller profiter du coucher de soleil depuis la terrasse du Red Mountain Estate, un vignoble. Qui l’aurait cru ? On fait du vin en Birmanie. Nous rejoignons Lisa et Vivien pour une dégustation, le vin n’est pas excellent, mais quand même correct. C’est l’occasion aussi de déguster gâteau et crêpe. Une bonne façon de profiter tranquillement du coucher de soleil.

Enfin, nous retournons en ville, il faut organiser la journée du lendemain et manger, ce sera Birman ce soir, mais après les délicieux repas pendant le trek, nous sommes encore une fois déçus par la cuisine birmane, la seule chose que nous avons appréciée du repas était un plat indien!!!

Pour cette deuxième journée au lac Inle, nous décidons de faire une balade sur le lac, c’est un classique. Ça nous coute 20 000 kyats que l’on divise par 4, on ne change pas une équipe qui gagne et je fais cette balade avec Marine, Lisa et Vivien. Par contre pas de chance pour nous, c’est la nouvelle lune, il n’y a donc pas de marché ce jour-là, c’est le cas aussi pour la pleine lune, nous ne pourrons donc pas voir les marchés flottants. Ce n’est pas grave, il y a tellement d’autres choses à voir, ça nous occupera une bonne partie de la journée.

Le lac Inle est le deuxième plus grand lac de Birmanie, il est réputé dans toute la Birmanie pour ses festivals. C’est un lac de faible profondeur, un maximum de 4m à la saison sèche et pas plus de 6m à la saison des pluies. Il se trouve à 884m d’altitude, se qui procure une certaine fraicheur, les Britanniques pendant la colonisation y trouvaient refuge pour échapper à la chaleur écrasante de Yangon.

Ce superbe lac est habité par les Intha, qui signifie « fils du lac »,  ils vivent sur des villages flottants, ils cultivent des jardins flottants et ont une technique de pèche tout à fait particulière : debout à une extrémité de leur pirogue, ils pagaient avec leur jambe enroulée autour de la rame, ce qui leur permet d’avoir les mains libres pour pécher et ça leur permet également de bien distinguer le fond à la recherche de poissons.

Nous partons vers 7h30, il fait un peu frais si tôt le matin, mais l’avantage c’est que l’on est un peu plus tranquille, nous pouvons ainsi admirer la vie qui s’éveille autour du lac avant de rejoindre Ywama. Nos premiers arrêts de la journée seront pour des ateliers : tissage, ombrelle, orfèvrerie… On a même profité de ce dernier arrêt pour ce faire plaisir un joli pendentif en argent.

Puis direction le village d’In Dein, pour y accéder nous empruntons des canaux avec plusieurs écluses qui permettent en saison sèche de maintenir suffisamment d’eau pour permettre la navigation.

Un immense passage couvert permet de rejoindre la pagode Shwe Inn Tain, mais le mieux c’est de sortir de ce passage couvert pour explorer les ruines de stûpas datant du XVIIe siècle. Certains sont mêmes littéralement envahis pas la végétation.

L’heure du déjeuner approchant nous faisons un arrêt dans un restaurant donnant sur les canaux, très touristiques, mais c’est bon, mais encore une fois ce n’est pas birman, plutôt un mélange thaï et chinois.

Nous reprenons notre navigation pour encore 4 arrêts dans l’après-midi, le premier est pour la pagode Phaung-Daw U, c’est la plus vénérée du coin (l’état Shan), elle date du XIIe siècle, mais il y a eu tellement de modifications qu’elle parait être une pagode très moderne. En son centre, on trouve 5 statuettes de bouddhas, mais elles ont tellement été recouvertes de feuilles d’or qu’aujourd’hui elles ne ressemblent plus à Bouddha. Chaque année, en octobre, 4 d’entre elles sont promenées lors de la fête de l’eau des Intha. En 1965, il y eut un naufrage du bateau royal qui les transportait, seulement 4 furent retrouvées au fond de l’eau, on ne retrouva pas la cinquième. Elles furent alors ramenées à la pagode, où l’on découvrit la manquante, revenu, on ne sait comment, depuis elle ne quitte plus la pagode. Je n’ai malheureusement pas de photos correctes des statues, c’est interdit d’approcher pour les femmes.

Ensuite, direction les ateliers de tissage de la soie et du lotus, on apprend ainsi que les articles en lotus sont beaucoup plus chers, le processus de fabrication est beaucoup plus long, il faut environ 20 jours pour extraire suffisamment de fibre pour fabriquer une écharpe, un travail de titan.

C’est aussi l’occasion pour moi d’essayer le thanaka, une sorte de pâte qui protège du soleil. C’est très sec sur la peau. Ça sert également de maquillage, certaines filles font de superbes motifs sur leurs joues.

Nous rejoindrons ensuite les jardins flottants ou kyunpaw, ce sont des algues, recouvertes de boues et de terre et fixées par des bambous. Ce qui rend ces jardins cultivables, on y croise quantité d’habitants qui cultivent ces parcelles, principalement des fleurs, tomates ou courges. Nous avons testé la marche, c’est assez stable finalement.

Enfin pour notre dernier arrêt sur le lac nous rejoignons le monastère Nga Phe Chaung, anciennement appelé monastère des chats sauteurs, ce n’est plus le cas maintenant. Un immense monastère en bois construit sur des pilotis juste à côté des jardins flottants.

Il est ensuite l’heure de rentrer, nous retraversons le lac pour voir une dernière fois les pécheurs du lac.

Arrivé à Nyaung Shwe, il faut alors ne pas trainer, Marine et moi avons un bus à attraper, direction Yangon où l’on se séparera, elle partira vers le Vietnam et moi de nouveau vers la Thaïlande avec un arrêt à Hpa-An.

Encore une fois, merci à :

Marine du blog Ma chouette aventure et

Lisa et Vivien du blog Temples, bouffe et cocotiers

pour quelques photos.

Pour plus de photos, c’est par ici.

 Bons Plans :

      • Manaw Thu Kha Hotel, chambre simple à partir de 18 €, lit en dortoir 12 € et chambre double 27 €, à environ 10 minutes à pieds du centre mais au calme.
      • Faire une dégustation de vin au Red Mountain Estate au moment du coucher du soleil 3000 Kyat, il faut environ 20 minutes de vélo depuis Nyaung Shwe
      • Faire une journée en bateau sur le lac, partir le plus tôt possible. On a payé 20 000 Kyat, soit 5000 par personne.
De Kalaw au lac Inle en marchant

De Kalaw au lac Inle en marchant

Comme vous avez surement pu le constater, je ne suis absolument pas à jour dans le blog, donc autant faire un petit saut dans le temps et je reviendrai sur les mois précédents plus tard.

Donc aujourd’hui je vais vous parler de mes 3 jours de treks qui m’ont conduit de Kalaw au lac Inle. Mais avant ça, parlons un peu du trajet de bus entre Bagan et Kalaw. J’ai décidé de le faire de jours, le bus de nuit part à 19h et arrive vers 2-3h du matin, ce n’est pas terrible comme programme je ferai donc le trajet en journée.

Le bus en lui-même n’est pas trop mal, mais ce sera pour moi une réelle épreuve, entre les bouffées de chaleur, le mal de dos et de ventre, je ne suis pas au mieux de ma forme. Mais nous avons quand même de belles surprises sur la route, nous croisons deux cérémonies qui célèbrent l’entrée au monastère (pour 7 jours) de plusieurs petits garçons. C’est assez impressionnant tous ces gens qui marchent en habits traditionnels en file indienne.

J’arrive à Kalaw en début d’après-midi et je rejoins à mon hôtel Marine, une Française rencontrée en Thaïlande et avec qui j’ai déjà visité Mandalay. De là, nous décidons d’aller nous renseigner pour le trek, après avoir lu beaucoup de récit sur différents blogs, nous nous décidons pour Sam’s Family. On nous propose alors 2 treks, tous les 2 sur 3 jours, mais le premier de 62km et le deuxième de 52km. Je ne suis pas très en forme et c’est le premier trek de Marine donc 52km, ce sera parfait.

Nous passons le reste de l’après-midi à nous balader dans Kalaw. Le soir, nous partons manger dans un restaurant népalais, qui est plutôt pas mal par rapport à tout ce que l’on a pu manger précédemment en Birmanie. Nous apprenons également que 2 autres français se joignent à nous pour le trek.

De retour à l’hôtel, nous préparons nos sacs avant de nous coucher et de profiter d’une dernière nuit de confort. Le lendemain, levé à 6h45, il fait frais. Puis vers 7h15, nous quittons l’hôtel avec toutes nos affaires pour rejoindre le point de départ du trek au restaurant Sam’s Family. Nous y laissons nos gros sacs, nous dormirons chez l’habitant donc pas besoin de se surcharger, mon sac de 22l fera l’affaire.

C’est le moment de découvrir nos compagnons de trek, Lisa et Vivien (2 Grenoblois) qui font un tour de 3 mois en Asie du sud-est (Thaïlande, Birmanie et Cambodge), Marine que j’ai rencontrée en Thaïlande à Koh Tao, elle fait un tour du monde, mais ce n’est que le début, elle a commencé un mois pus tôt et moi, bien sûr si vous me suivez attentivement mon blog, vous savez que j’ai commencé mon tour du monde un an plus tôt et que je suis sur la fin. Et il y a bien sur nos 2 guides, qui sont aussi cuisinier, Dongding et Tuktuk (enfin, c’est ce que nous avons compris!!!). Dongding est un marrant, d’ailleurs il nous à bien faire rire avec sa phrase « cacahuète qui pète », c’est devenu l’expression du trek.

Nous partons le premier jour vers 8h30 pour environ 20km de marche qui nous font traverser la campagne birmane, il y a quelques collines à grimper, mais dans l’ensemble ce n’est pas bien difficile. Nous quittons la ville par le marché, le début se fait au milieu d’une forêt de pin, puis nous croissons des paysans dans leurs champs, des troupeaux de buffles, au fur à mesure la vue se dégage et nous avons de beaux points de vue sur la campagne.

Pour le premier lunch, nous stoppons dans le village de Sharpin, un village Danou, nous sommes accueillis par une adorable famille, le vieux monsieur nous pose quantité de questions dans un anglais très approximatif, mais il parait vraiment intéressé par ce qu’on lui répond puis nous mangeons. Et là, surprises, nous découvrons que la cuisine birmane peut être délicieuse!!!

Il est ensuite l’heure de faire une petite sieste, de toute façon, il fait trop chaud pour marcher.

Puis nous repartons à travers les champs de piments, d’ail, de riz, de thé… et toujours de beaux points de vue. Nous marchons sur une crête, avec les champs d’un côté et la vallée de l’autre. Vers 16h, nous faisons un petit arrêt thé dans la maison de Dongding (notre guide), nous sommes à Linpan dans la communauté Pa Oh. Enfin, un peu avant le coucher de soleil, nous rejoignons notre destination pour la nuit, Kyaut, un autre village de la communauté Pa Oh.

Nous avons juste le temps de faire quelques clichés avant que le soleil ne disparaisse derrière la montagne.

Nous nous installons, le confort est très sommaire, nous avons les « bambous toilet », pour se laver c’est une bassine d’eau et sans intimité, pour dormir, une natte et quelques couvertures, c’est dur pour le dos. Par contre, encore une fois le repas est délicieux, en particulier la salade d’avocat qui est un régal pour les papilles. Après le repas, nous discutons avec la famille, Dongding fait la traduction, nous montrons quelques photos, puis il est l’heure de se coucher.

La deuxième journée, commence tranquillement, un bon petit déjeuner et nous voilà repartis dans la campagne, nous croisons encore des paysans, une dame qui déterre le gingembre, c’est un boulot très physique, des buffles…

Un peu plus loin, nous croisons un groupe d’enfant qui joue, avec des lance-pierres ils visent des petits tas de boules en terres cuites, ils sont vraiment bons, ils arrivent à faire mouche à plus de 10m parfois. J’ai essayé à 3m et j’ai raté!!! Il y a l’air d’avoir tout un tas de règles pour ce jeu, mais nous n’avons pas tous compris.

Cette journée est un peu plus dure que la veille pour moi, il fait chaud et mon dos me tue, pourtant c’était plus court que la veille, nous ne faisons que 18km aujourd’hui. La pause du midi est parfaite, il commence vraiment à faire chaud, nous sommes à Konehla, un village Danou.

Nous rejoignons, notre destination pour dormir vers 16h30 et comme il y a un petit café, nous profitons pour boire un soda ou même une bière, on l’a bien mérité. Nous commençons d’ailleurs à voir d’autre randonneur, le village de Pattupauk accueille de nombreux randonneurs dans son monastère, mais pour nous ce sera chez l’habitant. Nous sommes agréablement surpris de trouver une table avec des bancs, s’assoir par terre est difficile pour les articulations.

La nuit est froide, et le troisième jour, nous partons plus tôt, le soleil n’est pas encore levé quand nous déjeunons, ce sera donc emmitouflé dans les couvertures que nous le prenons. La journée commence par un peu de montées, puis nous passons par le poste de « frontière », il faut payer l’entrée au lac Inle (12500 kyats) puis nous marchons un peu sur la route, ce n’est pas ce qu’on a fait de mieux, mais c’est comme ça. Nous commençons à voir beaucoup de groupes, apparemment il n’y qu’un seul chemin pour rejoindre le lac. Puis en milieu de matinée, nous commençons la descente vers le lac, que nous ne voyons malheureusement pas il y a de la brume. La descente est difficile, j’ai les jambes qui flanchent, je suis bien contente d’arriver au bout.

Le dernier repas sera dans un restaurant, et tout de suite c’est moins bon, nos cuisiniers étaient vraiment fantastiques on regrette déjà leurs nourritures, nous avons quand même eu le droit à une salade d’avocats concoctés par eux.

Encore une dizaine de minutes de marche et nous empruntons une pirogue qui nous mène en 1h au nord du lac dans la ville de Nyaungshwe, nous quittons nos super guides puis nous mettons en route pour notre hôtel. La marche n’est pas tout à fait fini, il nous faut traverser la ville, notre hôtel est à 1,8km de l’embarcadère, ça parait long, nous qui ne souhaitons qu’une chose : prendre une douche.

En tout cas, c’était un super trek, de beau paysage, pas si difficile quand on est en pleine forme et en très bonne compagnie. Ça vous donne envie de le faire ?

La suite de mes aventures concernera donc, le lac Inle.

Pour plus de photos, c’est par ici.

Les photos dans cet article, ne sont pas toutes les miennes. Merci à :

Marine du blog Ma chouette aventure et

Lisa et Vivien du blog Temples, bouffe et cocotiers