Carnet de voyage sur Sulawesi

Carnet de voyage sur Sulawesi

L’île de Sulawesi ou des Célèbes est mon premier contact avec l’Asie. Située au nord-est de Java et Bali, elle est beaucoup moins touristique que ces deux dernières, pourtant elle ne manque pas d’attrait. J’y suis resté 10 jours, ce qui est vraiment trop peu, surtout si l’on considère la difficulté des transports en cette fin de ramadan.

Quelques chiffres : 

    • 10 jours en juillet 2015
    • 1372km de voiture, scooter, bus en 37h30 (oui, c’est long)
    • 25km de marche : je n’ai pas beaucoup marché sur cette île
    • 20h30 de bateau

Mon itinéraire :

    • J’ai rejoint Sulawesi depuis la France, avec une escale à Dubaï et une autre à Jakarta
    • Puis j’ai rejoint Rantepao, pour explorer 3 jours le pays Toraja et ses rites funéraires
    • Avant de difficilement rejoindre un paradis sur terre : les îles Togian où je suis restée pendant 4 jours
    • Finalement, j’ai pris un bateau pendant 14h30, puis une voiture pendant 9h pour rejoindre Manado. J’y suis restée une nuit puis j’ai pris un avion pour Bali.

Si j’ai de la chance de pouvoir y retourner, j’y resterai au moins 3 semaines pour passer plus de temps sur les Togian et découvrir d’autres îles et pour passer du temps du côté de Manado et découvrir en autre le parc maritime de Bunaken.

Les Togian : Un petit paradis

Les Togian : Un petit paradis

Après 14h de route de montagne, cahoteuse, en travaux… J’arrive à Ampana, là où part le bateau pour les Togian. Il me faut encore 5 h pour rejoindre Wakai, le plus gros village de l’archipel et 30 minutes de plus pour Kadidiri, là où je passerai mes 5 prochains jours. En gros, il faut être motivé pour s’y rendre. Mais ça vaut le coup, on arrive au paradis. Des bungalows sur la plage, une plage de sable fin bordée par la jungle où l’on paraisse sur les hamacs.

Que du bonheur !

À l’exception d’une matinée, où je vais faire une sortie bateau, je vais me reposer pendant le reste du temps et ne rien faire. Ça fait du bien, les différents trajets de la semaine précédente ont été épuisants.

Le deuxième jour, je fais donc une petite sortie snorkeling. En premier, le lac aux méduses, où l’on peut nager avec des méduses non urticantes, c’est l’un des seuls endroits au monde où cela est possible. Au début, ça fait un peu peur, mais on finit par s’y habituer et finalement on n’hésite même pas à les toucher.

Mais je n’étais quand même pas très rassurée et quand une dizaine de méduses s’approchait de moi, je m’éloignais.

Ensuite, nous partons explorer deux spots de snorkeling, le premier sur une plage près de là. Pas mal, mais les coraux sont bien endommagés par la pêche à la dynamite et au cyanure. Le dernier est beaucoup plus intéressant, nous sommes le long d’une ile abandonnées et les coraux sont le long d’un tombant. J’ai d’ailleurs pu observer des poissons-clowns.

Le reste du temps, je profite des installations de l’auberge ainsi que du paysage et surtout des beaux couchers de soleil.

Il faut bien une fin à tous, et le départ a sonné, il est tout aussi long d’y arriver que d’en repartir… Direction Wakai où je prendrai le ferry pour Gorontalo. C’est un trajet de 14 h de nuit, une nuit à la belle étoile sur le pont du bateau avec une cinquantaine de touristes, la plupart des Indonésiens s’entassent sur les ponts inférieurs. Ce n’est pas la meilleure nuit de ma vie, le sol est dur et j’aurai quelques courbatures le lendemain, surtout que le bateau est suivi de 9 h de voiture pour rejoindre Manado au nord de Sulawesi.

J’y passerai une nuit avant de rejoindre Java et la suite de mes aventures.

Si vous voulez voir plus de photos, c’est ici.

Sulawesi : De Makassar au Pays Toraja

Sulawesi : De Makassar au Pays Toraja

Il me faut une journée, pour faire le trajet Dubaï-Makassar sur Sulawesi. Sulawesi est la troisième ile la plus peuplée d’Indonésie. Avant mon tour du monde, je n’avais jamais entendu parler de cette ile, mais au fil de mes rencontres en Amérique latine, beaucoup de personnes m’ont conseillé de visiter cette ile et en particulier Tana Toraja et les iles Togians. N’ayant que 10 jours pour faire cela et vu la difficulté de transport, je me contenterai de ces deux endroits.

Pour rallier Rantepao depuis Makassar, il faut 8h de bus, malheureusement avec le ramadan, il y a moins de bus et comme c’est la fin, les indonésiens sont en vacances et donc les bus sont pleins. Il me faut donc un autre moyen de transport pour quitter la ville. Au terminal de bus, voyant mon désarroi, une femme se démène pour me trouver un transport et après plusieurs coups de fil, elle finit par me trouver un Kijang (4×4 taxi à partager), par contre il faut le rejoindre à un autre endroit et on m’y conduit en scooter !!! C’est un peu flippant avec toute cette circulation.

Pour le 4×4, il n’est pas tout jeune, le chauffeur, ne parle pas un mot d’anglais donc c’est difficile de communiquer, mais après 9h de trajet et quelques frayeurs, j’arrive finalement à bon port.

Ma première journée dans le coin est plutôt tranquille, je me balade dans la ville, je me renseigne pour un guide, ou même pour quitter la ville à la fin de mon séjour, c’est d’ailleurs compliquer, encore une fois à cause du ramadan, les bus sont pleins, il faut attendre une semaine pour avoir une place. Je ne peux pas attendre si longtemps, il faudra donc que je trouve un autre moyen de transport, c’est d’ailleurs mon guide qui va m’aider pour ça. J’expérimente également le Besak, sorte de petite carriole poussée par un scooter, c’est un peu effrayant au début, mais on finit par s’habituer à la conduite asiatique.

Les deux journées suivantes vont être consacrées à la visite du Tana Toraja (Pays Toraja). Cette région se trouve dans les montagnes au centre de Sulawesi. Elle est très intéressante à visiter pour sa richesse culturelle et ses treks. Et en été, on est dans la période des rituels funéraires qu’il faut absolument voir si vous êtes dans le coin.

Malgré la colonisation par les Néerlandais, les cérémonies restent un élément crucial de leur vie. Mais la première chose qui frappe dans cette région est la présence d’église. Nous avons beau être dans le plus grand pays musulman du monde, le christianisme est très présent dans cette région d’Indonésie.

Le premier endroit où nous nous rendons est Tombang Kalua’, j’assiste là au sacrifice des buffles, c’est assez impressionnant et sanglant. Au début, j’étais un peu loin, c’était donc assez supportable, mais au fur et à mesure, c’était de plus en plus prés, et à la fin nous n’étions plus qu’à 3-4m et c’était moins supportable. Mais intéressant, pour la compréhension de la culture Toraja. Après les sacrifices, ils dépècent les buffles puis cuisinent une partie, le reste est partagé et les meilleures parties iront aux castes supérieures.

La visite continue par le village de Kété Kesu, un endroit renommé pour ses tongkonan (maisons traditionnelles) et ses greniers. Sur ses maisons à la forme particulière, le toit remonte à chaque extrémité, on trouve des cornes de buffles ainsi que 4 couleurs, le noir représente les condoléances, le jaune, les bénédictions, le rouge, le courage et le blanc, la pureté. Les greniers ont la même forme et servent à entreposer du riz, des patates douces ou du kasapa, sorte de manioc. Chaque maison est construite sur 3 niveaux, le RDC pour le buffle, le premier étage pour les humains et le 2ème étage pour le chat qui est un animal sacré.

Derrière le village sur la falaise, on trouve des tombeaux et des sépultures suspendues ainsi que des ossements.

Puis juste avant le déjeuner, nous faisons un arrêt au village de Sangala Buntu, où il y a eu le matin un sacrifice de cochons (une centaine), au moment où nous arrivons, ils font cuire le cochon avec des légumes (bulunangko) dans du bambou, comme le matin avec les buffles, les meilleurs morceaux iront aux castes supérieures.

Pour le déjeuner, je prends un plat traditionnel indonésien le Nasi Goreng Special, du poulet frit, du riz frit et un oeuf au plat frit.

Dans l’après-midi, nous nous arrêtons à la sépulture de bébé de Kambira. Les bébés sont emballés dans un linge blanc avec un os de poulet et quelques grains de riz. Ils sont ensuite placés e position foetale dans un arbre. C’est pour la protection et atteindre le paradis.

Enfin pour la dernière étape de la journée, nous rejoignons Lemo, un cimetière Toraja, sur la paroi rocheuse on trouve plusieurs balcons où se trouvent des Tau Tau, des sépultures en bois représentant les défunts. Ces tombes sont celles des descendants d’un chef Toraja d’il y a plusieurs siècles.

Comme la veille, je visite Tana Toraja en scooter au milieu des rizières, par contre cette fois, nous allons dans les montagnes, c’est donc beaucoup plus fatigant. À la fin de la journée, j’aurais mal aux fesses et aux cuisses.

Le premier arrêt de la journée est pour le tombeau naturel de Londa, une grande grotte au pied d’une falaise dans laquelle se trouvent de nombreux cercueils. Il parait que les personnes enterrées ici sont les descendants de Tangdilinoq, chef Toraja de l’époque où ils furent chassés vers les hauts plateaux. À l’entrée de la grotte, on trouve des balcons de tau tau, il est possible de visiter la grotte, mais il est obligatoire de le faire avec un guide.

Nous en avons fini avec le sud de Rantepao, maintenant départ vers le nord avec un premier arrêt à Bori’, où se  trouve un rante (place pour les cérémonies)et des mégalithes. Un chemin au-dessus mène en 2-3 minutes d’impressionnants tombeaux creusés dans de gigantesques pierres.

Puis, nous reprenons la route pour rejoindre un café dans le village de Deri. Le café est perché sur le bord de la falaise avec une vue époustouflante sur les rizières. Ça vaut le coup de s’y arrêter pour un petit thé ou café ou même une bière : une bintang bien sûr!!!

Ensuite, nous rejoignons Batutumomga pour le déjeuner. Le village est sur une crête, il y a donc une belle vue sur la vallée. Au programme de se déjeuner, une soupe de nouille, ça changera un peu du riz.

Progressivement, nous rentrons vers Rantepao, avec au passage sur la route de nombreux villages traditionnels, des tombeaux…de se côté la route est beaucoup moins praticable et c‘est beaucoup plus fatiguant.

À Rantepao, nous faisons un petit arrêt dans un atelier de tissage puis nous montons à la croix de Rantepao, enfin nous tentons, je dois m’arrêter à mi-chemin à cause d’un persistant mal de genou.

Puis, il est temps de rentrer, mon chauffeur pour Ampana, prochaine étape de mon voyage, vient me chercher à 17h et je dois faire quelques courses avant de partir.

Pour plus de photos, c’est ici.